Résumé de l’observation : comète, nébuleuse diffuse, galaxies, amas globulaire et amas ouvert.
En cette nuit fraiche du samedi 11 février, 3 membres de notre club ont réalisé une observation de 20h30 à 22h30. Le ciel très dégagé ainsi qu’une très faible pollution lumineuse nous ont offert des conditions optimales !
Un petit tour d’horizon des constellations visibles puis nous nous sommes lancés dans l’observation de la comète C/2022 E3 (ZTF) qui s’est éloigné depuis la dernière observation
Nous avons ensuite tourné nos regards vers Mars (toute proche de la comète) puis Jupiter.
Le clou du spectacle a été pour nous M42 : la nébuleuse d’Orion, dans la constellation du même nom, plus magnifique que jamais, avec ses entrelacs de gaz déclinant des teintes du gris-souris à l’anthracite le plus profond, évoquant un oiseau qui déploie ses ailes. Pour rappel, il s’agit de la nébuleuse la plus brillante visible depuis l’hémisphère nord.
Le matériel utilisé a été principalement un télescope Dobson 254 mm, en alternance avec une paire de jumelles… ce qui nous a permis de constater que pour certains objets, l’utilisation de ces dernières s’avère parfois réellement complémentaire, voire plus adaptée, et nous donne une perspective différente.
Par exemple, lorsque nous avons observé M31, la galaxie d’Andromède apparaissait à l’oculaire du Dobson comme une tâche floue plutôt sphérique tandis qu’une observation avec un large champ aux jumelles nous a permis de repérer davantage sa forme elliptique.
Le défi de la soirée était l’observation d’une autre galaxie, dans la constellation du triangle, M33. Pour la comparer à M31 mettons tous les paramètres dans un tableau pour y voir clair :
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Distance du soleil |
Magnitude |
Taille |
M31 |
2,5 millions d’a.l. |
3,4 |
190′ × 60′ |
M33 |
3,14 millions d’a.l. |
6,2 |
70,8 × 41,7 |
Comparée à M31, M33 elle est bien plus petite (en taille apparente) et beaucoup plus éloignée. La magnitude apparente de M33 est quasiment le double de celle de M31. Mais attention, il ne faut pas oublier que plus la magnitude est faible plus l’object observée est lumineux. Donc M33 est plus faible que M31. Mais dans quelle proportion? La magnitude n’est pas proportionnelle à l’intensité, mais suit une loi logarithmique de l’intensité. Ainsi une augmentation d’une magnitude représente une baisse de luminosité d’environ 2,5 fois. Ainsi M33 a une magnitude apparente de 3 magnitudes environ de plus que M31. Calculons 2,5×2,5×2,5≈16. Elle est donc environ 16 fois moins lumineuse.
Revenons à notre observation. Tous ces paramètres expliquent la raison de la difficulté à pointer avec le télescope M33. Même une fois dans l’oculaire, il faut bien y regarder et à plusieurs pour décider qu’on y est.
Pour finir voici une photo (Stellarium) qui donne une idée des tailles et de l’éclat comparés des deux galaxies.
En passant cette photo pourra être l’objectif d’une séance astrophoto du club. C’est un appel a nos astrophotographes 🙂
L’objet rare : nous avons également observé un des rares amas globulaires observables en début de soirée en hiver M79. Sandra nous a fait rire en l’appelant pour s’en souvenir l’amas des Deux-Sèvres. En tout cas il n’était pas trop dur à pointer, mais pas facile non plus, son éclat était bien plus faible que M13 (Grand Amas d’Hercule). Vérification avec les paramètres :
M13 : magnitude 5,8 et taille 20′
M79 : magnitude 7,7 taille 10′
Les commentateurs ne s’y trempaient pas “Il est bien plus petit et moins lumineux que le Grand Amas d’Hercule”.
C’est en observant qu’on peut acquérir ce genre de connaissances du ciel.
Pour finir l’observation, car tout le monde commence à avoir froid aux pieds, nous avons pointé un amas ouvert NGC 1647 dans le Taureau. Un amas de 100 étoiles qui occupe tout l’oculaire, donc très étendu mais finalement pas époustouflant. Pour cette raison, avant de partir tout le monde voulait revoir la nébuleuse d’Orion M42 avant d’aller se coucher.